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1Monsieur de Gordes, jay receu la lettre que vous m’avez escripte par le sieur de Saulsac et, de
2luy, antendu de voz nouvelles, dequoy il m’a faict grand plaisir. Je suis bien aise que vous
3ayez veu le sieur de Montataire en passant et qu’il vous ayt communiqué sa depesche. Jespère
4que nous aurons bien tost le sieur de Beloy de retour qui nous aportera toutes nouvelles.
5ce pendant, je n’obmectray à vous dire que depuis larrivée du sieur de La Meaulce de deça,
6ceulx de la religion pretendue sont aulcunement plus enclins de venir à la conferance
7et espère en Dieu qu’il en reussira quelque chose à son honneur et louange du service
8du roy et du repos public. Toutesfois, je n’en asseure rien pour le peu de foy que lon peult
9mectre aux hommes durant ce temps miserable. Au demeurant, j’ay sceu dudit sieur de
10Saulsac ce quil avoit à me dire pour le païs de Velay ; et selon cela, j’escriptz au sieur de
11Sainct Vidal qu’il me mande les moyens quil peult avoir pour après prouvoir à la
12conduicte des pièces qui sont à Lion. Enquoy, si besoing est, je vous prieray de nous ayder de
13voz moiens après en avoir eu responce. EN cest enfroict, après m’estre recommandé
14affectueusement à votre bonne grace, je prieray le Createur quil vous doinct,
15monsieur de Gordes, en bonne santé, longue vie. De Monpellier, ce XXe febvrier
161574.
17Votre plus affectionné parfaict et meilleur amy
18Monmorancy.